INDEX DES NOMS DE PERSONNES FIGURANT DANS
LES GRANDES AMITIÉS DE JACQUES ET RAÏSSA MARITAIN
A - B
C - D - E - F
G
ALINSKY Saul D.
1909-1972
Né à Chicago, juif agnostique d'origine russe. Études d'archéologie et de sociologie à Chicago. Infiltra la bande d'Al Capone pour en faire une étude du dedans... Criminologue et proche de l'extrême gauche US. Il se consacre au «travail social» auprès des quartiers les plus défavorisés (Latinos, noirs...). Maritain fit sa rencontre dès ses premiers jours aux USA.
AURIC Georges
1899-1983
Compositeur français. Ami de Darius Milhaud et d'Erik Satie,
il appartint au groupe des Six (1918)
1911-1991
Prêtre, poète et écrivain français. Auteur de Maritain en notre temps (Grasset, 1959). La correspondance importante et variée entre H. Bars et J. Maritain révèle l'accord profond entre les deux hommes. Il accompagna Jacques dans les dernières années de sa vie, les plus douloureuses, et fut auprès de lui à la mort de Raïssa. Principal traducteur en français de L'Intuition Créatrice dans l'Art et la Poésie, il fut l'organisateur des Œuvres Choisies de Maritain (2 tomes chez Desclée de Brouwer en 1975 et 1978). Il a également développé une œuvre personnelle importante : La Littérature et sa conscience (Grasset, 1963), L'homme et son âme, (Grasset, 1958). Henry Bars est considéré comme l'un des meilleurs interprètes spirituels de la pensée de Jacques Maritain.
BERDIAEFF Nicolas
1874-1948
Philosophe russe. Exclu de l'université en raison de ses opinions révolutionnaires, il poursuivit ses études à Heidelberg. De retour en Russie, il se sépara du marxisme, après être revenu à la foi chrétienne, sans perdre de vue la nécessité des réformes sociales. Expulsé de Russie en 1922, il se fixa à Paris. Sa philosophie est aussi une théosophie eschatologique.
BERGAMÏN José
1895-1983
Écrivain espagnol. Poète, dramaturge et essayiste, disciple de Miguel de Unamuno. Fondateur en 1933 de la revue Cruz y Raya où il essaie de concilier catholicisme et libéralisme.
BERGSON Henri
1859-1941
Philosophe français. Professeur au Collège de France, a laissé une œuvre philosophique abondante. Hostile à l'intellectualisme formaliste, en particulier à Kant et au néo-kantisme, ainsi qu'au positivisme scientiste et matérialiste. Spiritualiste, sa philosophie veut être «un retour conscient et réfléchi aux données de l'intuition».
BERNANOS Georges
1888-1948
Écrivain français. Ayant débuté dans le journalisme, il se livra
à la critique morale de la politique, dénonçant avec véhémence
la faillite de la bourgeoisie française (La Grande Peur des bien-pensants, 1930). Venu tard à la littérature, il composa en dix ans l'essentiel de son œuvre romanesque. A la fois réaliste et visionnaire, placée sous le signe d'un drame surnaturel qui donne ses dimensions au monde quotidien, elle dépeint le «combat des âmes» contre les entreprises du démon, lutte dont le prêtre est le lieu privilégié.
BLOY Léon
1846-1917
Écrivain français. Il connut une vie de misère indescriptible, entouré d'une véritable conspiration du silence entretenue par sa volonté de «se rendre insupportable». Journaliste de combat, catholique ardent, il fustigea le conservatisme du Vatican comme le matérialisme, la démocratie et le positivisme par ses invectives violentes. Son œuvre romanesque, en partie autobiographique, exprime ses tourments personnels, ses angoisses et ses illuminations spirituelles. Le Désespéré, La Femme Pauvre, suivant une mystique de la Pauvreté, relatent son «éternelle montée furibonde vers l'Absolu». Ouvrage également apocalyptique, le journal intime paru en 8 volumes sous des titres divers : Le Mendiant ingrat; Mon Journal; Le Pèlerin de l'Absolu, traduit ce qui fut son désespoir : «II n'y a qu'une tristesse, c'est de n'être pas des saints».
BRUNO de Jésus Marie, R.P., o.c.d.
1892-1962 Jacques Froissart.
Carme Déchaux. Études à l'Angelicum (Rome), à l'Institut catholique de Lille puis au couvent des carmes d'Avon, se spécialise dans l'histoire de la spiritualité carmélitaine, publie en 1929 Saint Jean de la Croix au Roseau d'Or. Directeur en 1931 des Études Carmélitaines, il re-fonde cette revue agonisante en l'ouvrant à tous les problèmes théologiques, médicaux, spirituels, psychologiques et psychanalytiques de la vie mystique. Organise des congrès internationaux annuels de Psychologie religieuse et de Mystique comparée au couvent d'Avon (Fontainebleau), très riches par la valeur des participants (Lacan, Dolto, R.P. Beirnaert, Eliade, Henri-Charles Puech ... et avant 39, Maritain)
H - I - J - K - L - M
1887-1969
Docteur en droit et avocat à Nancy. Converti et proche de Claudel. Disciple de Charles de Foucauld. Grièvement blessé et fait prisonnier pendant la première guerre mondiale, il décide ensuite de devenir prêtre - Ordonné en 1925 à Tunis. H publia un «Abrégé de la doctrine mystique de Saint Jean de la Croix». Directeur spirituel d'Eve Lavallière - Ermite dans le désert à Sidi Saad. Au milieu des musulmans, il voulait revivre la «vie cachée de Jésus à Nazareth». Puis retiré dans le Var, à la Fraternité de Villecroze où il meurt. H joua un rôle essentiel dans la conversion de Cocteau.
1894-1984
Peintre français. Avec sa première épouse, Valentine Gross, étaient très liés avec Cocteau, Radiguet, Max Jacob, Georges Auric. Le couple se sépare en 1930. Tandis que sa femme se tourne vers le surréalisme, Jean poursuit sa conversion au catholicisme amorcée en 1925, à la mort de son père. Baptisé en 1931. A partir de 1929, réside dans l'Hérault, près de Lunel, au Mas de Fourques, hérité de sa grand-mère. Jean Hugo était aussi auteur de décors de théâtre et a illustré de nombreux ouvrages de poésie.
R.P. Dom Clément, o.s.b.
1906-1977
Compositeur Français. Ami de Darius Milhaud, il participa à la fondation de l'Ecole d'Arcueil (1923). Converti au catholicisme, il entra chez les Bénédictins d'En-Calcat (1929) et se consacra dès lors à la musique religieuse.
1876-1944
Poète français. Israélite né en Bretagne, il mena d'abord une existence de bohème, dans le Montmartre des premières an— nées du siècle, en compagnie de Picasso, Carco, Salmon et Dorgelès. A la suite d'une «apparition du Christ» (1909), il se convertit au catholicisme et choisit de se retirer quelques années plus tard (1921) à l'Abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, où il fut arrêté en 1944 par la police nazie et transféré à Drancy où il devait mourir dans une exemplaire sérénité. La totalité de son œuvre abondante, à la fois poétique et romanesque, n'a pas encore été publiée.
Écrivain français
(Tournay, Hautes Pyrénées, 1868 -Hasparren, Pyrénées Atl., 1938).
Inséparable du Béarn où il est né et du Pays Basque où il devait se fixer, son œuvre a bénéficié à ses débuts du suffrage de Mallarmé et de Gide. Sa vertu principale, la simplicité, est l'expression d'un accord parfait du sentiment et d'un langage qui atteint à l'extrême transparence pour exprimer l'humble réalité des êtres et des choses.
Universitaire américain. Professeur de sciences économiques et politiques, auteur de nombreuses publications d'ordre économique, profondément libéral, il dirige à partir de 1923 la New School for Social Research, créée à New York, à la fin de la première guerre - symbole du renouveau universitaire américain. Elle allait, à partir de 1933, accueillir un grand nombre de personnalités de la vie artistique et universitaire européenne, chassées d'Europe par le nazisme. Dans cette œuvre de sauvegarde, Alvin Johnson fut soutenu financièrement par la Fondation Rockefeller. En 1940, la New School employait 60 intellectuels européens en exil, allemands surtout. Maritain rencontra Johnson dès avril 1940 pour tenter de sauver desintellectuels juifs d'Europe et fut co-fondateur avec Johnson de L'École Libre des Hautes Études de New York, foyer de la Résistance française aux USA.
1891-1975
Théologien catholique suisse. Professeur au Grand Séminaire de Fribourg (1924). Fondateur de la revue Nova et Vetera (1926). Œuvre abondante. De la même famille intellectuelle que Jacques Maritain, Charles Journet fut membre de la commission théologique préparatoire du IIe Concile du Vatican. Créé Cardinal en 1965. Le 1er volume de la correspondance Journet-Maritain (1920-1973) doit paraître en 1995 aux Éditions Saint-Paul, Paris et Éditions Universitaires, Fribourg.
né en 1904
Normalien, Agrégé de Philosophie, il est un des plus proches disciples de Maritain dès la fin des années 20 et s'oriente vers la Mystique comparée et l'étude des Sagesses orientales. Il enseignera aux Universités d'Ankara et de Lille, puis à la Sorbonne et fut conseiller culturel de la France en Inde de 1945 à 1947. Membre de l'Institut, il fut un des introducteurs en France de la pensée de Ghandi.
1853-1931
Ordonné prêtre en 1886. Resté 17 années en charge de L'Œuvre de Jeunesse à Troyes, il devient, en 1892, «le curé des chiffo-niers». Il le fut encore quand il devint en 1900 curé de La Courneuve. Ame très humble, mystique, le P. Lamy, si on en croit les confidences faites à quelques intimes, fut très tôt l'objet d'apparitions surnaturelles. Le Comte Paul Biver, son ami, a écrit un ouvrage biographique sur lui, préfacé par J. Maritain : Apôtre et mystique, le Père Lamy.
1877-1940
Né à Gand, il entre en 1895 chez les Lazaristes. Études de théologie à Paris, Dax et Rome. En 1901, il s'embarque pour Pékin et sera désormais missionnaire en Chine, fondant paroisses nouvelles et vicariats. Il inaugure un nouveau système d'évan-gélisation : conférences, Action catholique, Presse catholique... et s'attache à promouvoir le clergé d'origine chinoise, se heurtant aux puissances impérialistes, à certains missionnaires trop liés aux intérêts de leur patrie d'origine et confondant mission et occidentalisation, mais soutenu par Benoît XV (Encyclique Maximum lllud de 1919) et Pie XI (premiers évêques non occidentaux : 6 chinois en 1926). Toutefois ses supérieurs renvoient le Père Lebbe en Europe de 1920 à 1927, où il s'occupe de l'apostolat auprès des nombreux étudiants chinois, en baptisant plusieurs centaines, et de la promotion de sa conception de la Mission et de l'universalisation de l'Église. C'est à cette époque qu'il se lie aux Maritain. Incompris et isolé dans l'Ordre Lazariste, il s'en sépare et retourne en Chine en 1927 après avoir créé les « Petits Frères de Saint Jean-Baptiste », dans le but de susciter un monachisme adapté à la Chine. Naturalisé chinois en 1933, il se fait «Chinois avec les Chinois» et sert comme brancardier lors de l'invasion japonaise. Capturé par les troupes communistes en 1939, il est relâché mais meurt peu après.
Compositeur russe né à Saint-Pétersbourg, 1892, mort à Princeton, USA, en 1965.
Il occupait avec sa femme la maison que Jacques leur avait laissé après la mort de Raïssa. On doit à Lourié des œuvres très originales. Sonate Liturgique (1928), Concerto Spirituel (1929), Symphonie Dialectique (1930) et un opéra : L'Orgie pendant la Peste, d'après Pouchkine.
MASSIGNON Louis
1883-1962
Orientaliste français. Professeur au Collège de France puis à l'École des Hautes Études, il a laissé d'importants travaux sur la mystique islamique : La Passion d'Al-Halladj, martyr mystique de l'Islam (1922). Bien que marié, il fut ordonné prêtre de l'Église melkite.
MAURIAC François
1885-1970
Écrivain français. Chrétien de tradition familiale et d'éducation, Mauriac évoquera souvent «le monde étroit et janséniste de son enfance pieuse, angoissée et repliée, et la province où elle baignait», le Bordelais. Mauriac devait lier étroitement son œuvre à ses scrupules de chrétien divisé.
MENASCE, Jean-Marie Cattaui de -
1904-1987
Né au Caire d'une famille de notables de la très ancienne communauté juive d'Alexandrie. Fait des études de sciences-po. à Paris où il se convertit à la foi chrétienne. Rencontre très tôt les Maritain. Veut devenir prêtre et entre au séminaire français de Rome. Vicaire à Rome, fuit l'italie en 40 à la fois comme juif et anti-fasciste. Son évêque l'envoie à New-York et après quelques déboires il atterrit dans une paroisse noire de Washington. Jacques revient avec lui comme secrétaire particulier de l'Ambassade au Vatican. A Rome, s'occupe des pauvres et fonde la Ve école d'assistantes sociales en Italie. Paul VI le nomme «Chanoine de saint Pierre». Collaborateur régulier de l'Observatore Romano.
CHAGALL Marc
1887-1985
Peintre, dessinateur, graveur et sculpteur français d'origine russe.
CLÉRISSAC, R.P. Humbert, o.p.
1864-1914
Dominicain. Les lois qui frappaient les religieux à la fin du XIXe siècle contraignirent le Père Clérissac à prêcher à l'étranger (Italie, Angleterre). Au cours d'un voyage en Suède, il réussit à parler devant la cour luthérienne de Stockholm. Nombreuses prédications et retraites. Il fut à l'origine de la conversion de Ernest Psichari, que Maritain lui fit rencontrer. Son ouvrage majeur, Le Mystère de L'Église, préfacé par Maritain, forme une phénoménologie de la conscience catholique.
COCTEAU Jean
1889-1963
Écrivain français. Doté de dons multiples, cultivant avec génie l'amitié des personnalités les plus diverses. Romancier, homme de théâtre et de cinéma, peintre et dessinateur, Cocteau se définit essentiellement comme un poète.
COUTURIER, R.P. Marie-Alain, o.p.
1897-1954
Mobilisé en 1916, blessé. Après la guerre, il entre aux ateliers d'Art Sacré fondés par Maurice Denis et Georges Desval-lières. C'est à cette époque qu'il se lie aux Maritain. En 1925, il entre chez les Dominicains de la Province de Paris. A partir de 1937, il dirige la revue L'Art Sacré. En 1940, il prêche le carême à New York et se retrouve coincé pendant toute la guerre. De retour en France en 45, avec le Père Régamey, il dialogue avec les plus grands artistes (Braque, Picasso ...) et en intéresse certains à l'art sacré (Matisse, Léger, Chagall, Le Corbusier, église d'Assy, chapelle de Vence, de Ronchamp).
DEHAU, R.P. Pierre-Thomas, o.p.
Dominicain, presque aveugle, le R.P. Dehau eut une vie cachée de «père spirituel». Il remplaça le Père Clérissac comme directeur spirituel des Maritain. Oncle des RR.PP. Marie-Dominique (fondateur de la Communauté Saint-Jean) et Thomas Philippe o.p. (co-fondateur de l'Arche avec Jean Vanier )
DELATTE, R.P. Dom Paul, o.s.b.
1848-1937
Second successeur de Dom Guéranger sur le siège abbatial de Saint Pierre de Solesmes (1890). Dom Delatte refusa de solliciter l'autorisation prévue par la loi du lel Juillet 1901 et confia à la presse, en des pages frémissantes, L'examen de Conscience d'un religieux. En septembre 1901, l'île de Wight accueillait moines et moniales de Solesmes, en exil. Auteur de nombreux ouvrages de spiritualité, fin commentateur de Saint Paul et de la Règle de saint Benoît, Dom Delatte favorisa aussi la restauration du chant Grégorien grâce aux recherches de Dom Mocquereau. Âgé et infirme, il abandonna sa charge en 1921. La communauté se réinstalla à Solesmes l'année suivante
Du BOS Charles
1882-1939
Essayiste français. Après des études à Oxford, il voyagea en Europe, donna des cours libres, très suivis, en France, puis aux Etats-Unis. Participant activement à la vie littéraire, lié avec Proust, Claudel, Valéry, Mauriac. Charles Du Bos s'attacha à l'étude critique d'écrivains tels que Goethe, Mérimée, Constant, Byron. Du Bos était habité de préoccupations spirituelles qui l'amenèrent au catholicisme (1927); son Journal, tenu dès 1908, exprime la subtilité et la profondeur d'une pensée, inquiète, tournée vers le mysticisme.
de FALLA Manuel
1876-1946 Compositeur espagnol.
FOCILLON Henri
1881-1943
Historien de l'art et esthéticien français. Auteur de travaux d'histoire de l'art sur les domaines les plus variés. Dépassant «la distinction conventionnelle du fond et de la forme», il affirma que «le contenu fondamental de la forme est un contenu formel», (La Vie des Formes, 1939)
FREI MONTALVA Eduardo
1911-1982
Homme politique chilien. Fondateur du parti Démocrate-Chrétien (1957), élu président de la République en septembre 1964, il représentait la tendance de la «révolution dans la liberté». Ses projets de réforme agraire lui valurent l'hostilité de la droite tandis que la gauche l'accusait de faire le jeu des États-Unis. Le marxiste S. Allende lui succéda à la présidence de la République (septembre 1970).
FUMET Stanislas.
1896-1983
Fils de Dynam-Victor Fumet (compositeur, figure du milieu Montmartrois, anarchiste converti par Bloy). Stanislas fut lui aussi très marqué par Bloy. Journaliste, éditeur, conférencier, producteur de radio, théoricien de l'Art, hagiographe ... H épouse une russe, Aniouta. Très marqué par Art et Scholastique de Maritain, il se «convertit» au Thomisme. Avec Maritain, il lance chez Pion en 1925 la collection du «Roseau d'Or». Il est un acteur important du renouveau catholique des années 20-30. De 1933 à 1938, il dirige la section française de Desclée de Brouwer (Collection Les Iles, etc..) Son appartement de la rue Linné sera un lieu de passage et de conversion (André Frossard, Jacques Lœw o.p., Jean de Menasce o.p., Georges Cattaui, Bruno Hussar o.p., Pierre Reverdy, Max Jacob, etc..) comparable à Meudon. Directeur des hebdomadaires Temps Présent (1937-1940) puis Temps Nouveaux (1940-1941), dont les abonnés joueront un rôle moteur dans la résistance au nazisme. Il est tout entier dans cette formule : «En réalité les incroyants ne vivent que sur le patrimoine des croyants. Ils ne se nourrissent que de nos restes (...) Avec les restes du christianisme, on pourra vivre jusqu'à la fin du monde». (Le Néant contesté. 1972)
M - N - O - P - Q - R
MERTON Thomas
1915-1968
Moine Cistercien de l'Abbaye de Gethsemani, Kentucky, U.S. A. Né en 1915 à Prades, dans les Pyrénées, de parents américains qui se trouvaient en France. Issu d'une famille d'artistes voyageant beaucoup, il revint en France en 1925 et fit ses études au lycée de Montauban. A la mort de son père, en 1930, il regagna l'Amérique, repart en Angleterre, étudiant à Cambridge. Voyage en Italie, revient en Angleterre puis retour aux U.S.A. où il étudie à l'Université de Columbia. Pris de dégoût pour la société capitaliste, il s'inscrit au Parti Communiste. A la lecture de L'Esprit de la Philosophie Médiévale, de Etienne Gilson, il en vint à désirer sa conversion. Un moine hindou lui fait lire L'Imitation de Jésus Christ et Les Confessions de saint Augustin. En Septembre 1938, il demande le baptême, qui lui est donné le 16 novembre. Après une longue recherche, guidé par les écrits de Ste Thérèse de Lisieux, il entre à la Trappe en 1942. Le récit de sa conversion Seven Storey Mountain (en fr. : «La Nuit Privée d'Étoiles») fut longtemps un best-seller international. Intéressé très tôt à l'œcuménisme, c'est au cours d'une rencontre avec des moines d'Asie qu'il mourut inopinément à Bangkok, électrocuté dans sa chambre. [Merton était un ami intime du photographe Ralph Eugène Meatyard, qui l'a beaucoup photographié. Un recueil de ces images, intitulé Father Louie, a été publié en 1991 par Timken Publishers].
MIEGE, Dom Florent
1852-1936
Ordonné prêtre en 1877, il entre en Chartreuse en 1900. Devient prieur de La Valsainte en 1909 jusqu'en 1931. Meurt en Italie en 1936.
MOUNIER Emmanuel
1905-1950
Philosophe et publiciste français. Né à Grenoble - Licence de philosophie à Grenoble. Agrégé de philo en 1928, se lie à Maritain et avec son aide, fonde en 1932 la revue Esprit qu'il dirigera jusqu'à sa mort (avec une interruption en 1941-44. Il épouse une belge et sera de 1935 à 1939 prof, au lycée français de Bruxelles, partageant son temps entre Paris et Bruxelles. A la Libération, il s'oriente vers un certain compagnonnage avec les communistes, mais, philosophiquement, oppose le «per-sonnalisme» au Marxisme et à l'Existentialisme athée, défendant une conception chrétienne de «l'engagement». Mort subite d'une crise cardiaque. Sa foi fervente a énormément marqué tous ceux qui l'ont approché.
NABOKOFF Nicolas
Compositeur et écrivain russe (t 1978),
cousin de Vladimir Nabokoff. Installé en France, longtemps à Kolbsheim, puis aux U.S.A, où il est mort. Il est enterré près des Maritain à Kolbsheim.
NEF John U.
Professeur à l'université de Chicago. Dr Honoris Causa de l'université de Paris. A publié La Guerre et le Progrès humain dans la collection «Sagesse et Culture» dirigée par Maritain chez Alsatia.
1873-1914
Écrivain français.
D'origine modeste, orphelin de père, il devint boursier pour entrer à l'École normale supérieure où il eut Bergson pour maître. D'abord militant Socialiste, il se sépare dès 1900 de ses anciens compagnons de lutte dont il désapprouvait l'anticléricalisme et l'antimilitarisme. Il fonde les Cahiers de la Quinzaine la même année, afin d'aborder tous les problèmes politiques contemporains. Alarmé par «la menace d'une invasion allemande», il va bientôt lier sa mystique socialiste à une mystique de la patrie française qu'il voit comme une figure privilégiée de la Cité de Dieu. Revenu à la foi catholique (1908), il va dès lors mener de pair son œuvre en prose, souvent polémique, toujours engagée, et une œuvre lyrique chargée de spiritualité. ... Isolé en raison de son intransigeance, suspect à l'Église dont il dénonçait le conservatisme, comme aux socialistes dont il dénonçait le pacifisme, quasiment ignoré du grand public, Péguy qui appelait de tous ses vœux la « génération de la revanche» tomba au front à la veille de la bataille de la Marne.
de PUNIET, R.P. Dom Jean, o.s.b.
1869-1941
Abbé Bénédictin d'Oosterhout, Hollande, 1910. Avec son frère, Pierre, entré à Solesmes, puis à Oosterhout, a rédigé de nombreux travaux de Liturgie, de Patristique et de Paléographie.
PSICHARI Ernest
1883-1914
Officier et écrivain français.
Fils de Jean Psichari (célèbre linguiste d'origine grecque), petit-fils d'Ernest Renan, il se lia d'amitié avec Charles Péguy.
Engagé dans l'artillerie, il servit au Congo, puis en Mauritanie. Converti au catholicisme, il fut tué au début de la première guerre mondiale, alors qu'il avait décidé d'entrer dans l'ordre des Dominicains. L'appel des armes (1913), Le Voyage du Centurion, récit de son évolution spirituelle, publié en 1916.
RAMUZ Charles-Ferdinand
1878-1947
Écrivain Suisse d'expression française . Venu préparer son doctorat es lettres à Paris, il y resta onze ans, de 1902 à 1913. Après une crise morale, Ramuz revint s'installer dans le canton de Vaud, liant désormais son inspiration à son terroir. Dans ses essais, il célèbre une sagesse terrienne et spiritualiste, ailleurs, il s'attache à évoquer les forces latentes de l'homme, qui dépassent les phénomènes naturels. Tableaux d'un visionnaire qui guette Les Signes parmi nous (1919), les romans de Ramuz reposent sur le contraste entre un cadre rassurant et des événements dramatiques, voire surnaturels qui y naissent brusquement.
REVERDY Pierre
1889-1960 Poète français.
Précurseur du surréalisme par la publication de la revue Nord-Sud (1917), il s'est bientôt acheminé sur les voies d'une recherche solitaire et vouée à une méditation de nature métaphysique. Sa retraite, près de l'abbaye de Solesmes (1926), fut le signe de la soif de pureté, de la volonté de détachement qu'exprime sa poésie. Ses essais (Le Gant de Crin, 1927; Le Livre de mon bord, 1948) sont des autobiographies spirituelles et littéraires.
ROBERT, R.P. Dom-, o.s.b.
(Guy de Chaunac)
Né en 1907. Moine bénédictin d'En-Calcat. Avant la guerre, travaillait chez Ducharne à Paris dans les soieries. Après la guerre, rencontre Maxime Jacob chez les Maritain et entre avec lui à l'abbaye Bénédictine d'En Calcat (Tarn), en 1930. Dom Robert fait partie, avec Mère Geneviève Gallois, des artistes
Bénédictins contemporains renommés. Nombreuses expositions en France et à l'étranger.
ROUAULT Georges
1871-1958
Peintre, dessinateur et graveur français. Élève de Gustave Moreau (1892-1895), subit l'ascendant de Daumier et de Toulouse-Lautrec, se préoccupa de plus en plus de problèmes religieux, fréquenta Huysmans, Bloy, Suarès puis Maritain. Il s'éloignait des fauves par l'inspiration : profondément chrétien, il cherchait à traduire picturalement sa vision religieuse et tragique du monde. Rouault est considéré comme le plus important des peintres religieux du XXe siècle. Jacques Maritain a préfacé plusieurs catalogues d'expositions de Rouault, en France et aux États-Unis.
R.P. Réginald, o.p.
1877-1964
Dominicain, théologien - d'abord professeur au Saulchoir en Belgique, il est envoyé au Collège Angélique de Rome où il enseigna avec éclat la théologie thomiste.
1875-1944
De son vrai nom, Henri-Léon Vangeon. Médecin, Dramaturge, Critique Littéraire. Ami «intime» de Gide. Collaborateur de la revue littéraire L'Ermitage, membre du groupe fondateur de la NRF. Converti pendant la guerre de 14, toute son œuvre sera alors d'inspiration religieuse, souvent hagiographique. Auteur de plus de 60 pièces de théâtre, il veut ressusciter le théâtre religieux médiéval, les «Mystères», les «Miracles», et se lie avec des troupes d'amateurs. Il est à l'origine du renouveau des festivals et spectacles en plein air, avec le souci d'un «théâtre populaire» désembourgeoisé. Auteur aussi de poèmes et d'essais.
GHIKA, Mgr Vladimir (Bienheureux)
1873-1954
Né à Constantinople et membre d'une famille princière de Moldavie. (Son grand-père fut le dernier souverain de Moldavie, son père ambassadeur et ministre de la Guerre). Après la mort de son père en 1881, il partage son temps entre la Roumanie et Toulouse (avec sa mère qui était d'ascendance française). Orthodoxe, il se convertit au catholicisme en 1902 à Rome. Études philosophiques et théologiques à l'Ange-licum. Rentre en Roumanie. En 14-18, il joue un rôle diplomatique et se fixe en France. Ordonné prêtre sous le double rite latin et byzantin en 1923 pour le diocèse de Paris, il sera nommé protonotaire apostolique en 1931. Tour à tour, il fut aumônier des étrangers, essaya en vain de créer un nouvel Institut religieux féminin (avec l'abbé Lamy et le Père Henrion), il vécut au milieu des chiffonniers de la «Zone» parisienne. En 1939, il passe ses vacances en Roumanie et choisit de rester à Bucarest pour s'occuper de réfugiés polonais puis de lépreux. Il ne reviendra plus en France, coincé par la guerre puis par le communisme. Arrêté par les communistes en 1952, il meurt d'épuisement en prison en 1954 et sera vénéré comme un martyr.
Béatifié à Bucarest le 31 août 2013,
fêté le 16 mai.
1884-1978
Philosophe français. Spécialiste de la philosophie scolastique médiévale, en particulier du thomisme, dont il a montré l'actualité (Le Thomisme, 1921; La Philosophie au Moyen-Âge, 1922; L'Esprit de la philosophie médiévale, 1932).
Écrivain français, d'origine américaine
(Paris, 1900).
Elevé dans la nostalgie de la Virginie, au sein d'une famille américaine et puritaine, il éprouva à quinze ans des élans mystiques qui l'amenèrent à se convertir au catholicisme. Dénonçant le monde, les héros de Green se détournent de la réalité quotidienne pour le rêve et l'hallucination où leurs obsessions (le péché, la mort) peuvent se transfigurer. Écrivain qui obéit à une double inspiration, réaliste et fantastique, créateur d'un univers sombre et violent, Julien Green a donné avec son Journal (douze tomes en 1983, inachevé), le miroir et le complément de son œuvre romanesque et théâtrale.
Journaliste américain, il est surtout connu pour son livre Black like me (titre français : Dans la peau d'un noir, Gallimard 1966), qui joua un rôle important dans la prise de conscience de la condition noire aux U.S.A. Spécialiste de la question raciale, il désira un jour connaître concrètement cette condition de l'intérieur, se fit pigmenter la peau et arpenta durant quelques semaines les états du Sud. Ce fut une expérience très dure psychologiquement (une expérience de la haine et du désespoir), religieusement (il découvrit le racisme de certains chrétiens), sans compter un cancer de la peau. Proche de Martin Luther-King.
Propriétaires du Château de Kolbsheim. Leur ami Nicolas Nabokov leur présenta Jacques Maritain en 1927. Maritain fit son premier séjour à Kolbsheim en 1931. Au contact de Maritain, les Grunelius (protestants détachés de la foi) vont se convertir. Après 1945, Maritain prendra l'habitude de passer l'été à Kolbsheim et d'y réunir ses plus proches disciples pour quelques jours d'études philosophique ou théologique. Madame Grunelius est décédée en juillet 1994.
S - T - U - V
SATIE Erik
1866-1925
Compositeur français. A commencé sa carrière de pianiste dans les cabarets de Montmartre où il fit la rencontre de Debussy. De cette période marquée par le mysticisme datent ses premières compositions. Dans les années qui précèdent la guerre, Satie se lia avec Picasso, Diaghilev, Cocteau et, par Milhaud, avec les musiciens du futur groupe des Six. Personnalité secrète et déconcertante, Satie a opéré une libération du langage et des formes, en réaction contre Wagner, Franck et, plus tard, contre Debussy et Fauré. En exaltant les vertus de la simplicité, il a exercé une influence indéniable sur son temps, notamment sur Ravel et Stravinski.
SCHMITZ Heinz (Heinrich Peter)
Viersen, Allemagne, 1936 -Paris 1982
Entré en 1958 à la Fraternité des Petits Frères de Jésus, il rencontre Jacques Maritain à partir de 1963 alors qu'il fait des études de théologie à Toulouse et se lie avec lui d'une amitié de plus en plus profonde. De 70 à 73 publie des articles sous le nom de Ernst R. Korn. Après la mort de Jacques, fonde à Toulouse le CIREP (Centre indépendant de Recherche et d'Études Philosophiques) et prépare la publication des Œuvres Complètes de Jacques et Raïssa Maritain (1975). En 1979, encore à Toulouse, il crée avec un groupe d'amis l'Association Internationale J. et R. Maritain et, la même année, lance avec Henry Bars les Cahiers Jacques Maritain. Heinz repose à Kolbsheim près de Raïssa, Jacques et Lexi Grunelius.
SCHWOB René
?-1945
Écrivain juif; sa mère s'occupait de Y Union universelle de la Jeunesse Juive. Engagé volontaire dans l'infanterie en 1914 puis Commissaire de la Marine, il se convertit et devint un familier de Claudel et des Maritain. Il publie plusieurs livres dans les collections du Roseau d'Or et des Iles, en particulier : Moi, Juif, et M Grec, ni Juif; Capitale de la prière; Solitude de Jésus-Christ, etc.
SEVERINI Gino
1883-1966
Peintre et mosaïste Italien. Il vint en 1906 à Paris où il fit la connaissance de Modigliani et de plusieurs peintres de l'École de Paris. Attiré par la stabilité et l'espace dense du cubisme, il essayait de les concilier avec le dynamisme du futurisme.
SIMON Yves René
1903-1961
Philosophe Aristotélico-Thomiste. Né à Cherbourg, a enseigné de nombreuses années à Paris et Lille, avant d'émigrer aux États-Unis en 1938. Enseigne jusqu'en 1948 à l'Université de Notre Dame. A l'invitation de Robert M. Hutchins, rejoint le fameux Committee on Social Thought à l'Université de Chicago où il enseigne pendant 14 ans. Conférencier très demandé aux Etats-Unis, au Canada et au Mexique. Son Introduction à l'Ontologie du Connaître, paru en 1934, a contribué à sa renommée de Thomiste d'envergure internationale, ayant couvert dans un style clair et dans un langage simple des domaines aussi divers que la politique, l'économie, la philosophie sociale, la logique, l'éthique et la métaphysique.
(poète et critique, 1899-?) et
GORDON Carolyn
(romancière 1895-?)
Mariés un temps, ils ont eu des liens d'amitiés et de connivence intellectuelle très profonds avec Jacques et Raïssa Maritain. Leur correspondance à quatre a été publiée en 1992 par Louisiana State University Press, Bâton Rouge, U.S.A., sous le titre : Exiles and Fugitives, par John M. Dunaway. Allen Tate, filleul de Jacques, poète métaphysicien influencé par T.S. Eliot, mais aussi critique, a fait partie du New Criticism Movement. Élève de John Crowe Ransom, il a été membre d'un mouvement de poètes connu sous des noms divers : les fugitifs ou les agrariens, qui critiquaient la foi aveugle dans le progrès industriel.
TERMIER Pierre
1859-1930
Géologue français, spécialiste de la Tectonique alpine -Professeur à l'école des mines - Directeur (1911) du service de la Carte Géologique - Académie des sciences (1909). Disciple de Bloy qu'il rencontra en 1906 et dévot de La Salette. Il voulut faire en lui l'unité de sa science et de sa foi, comme en témoigne cette dédicace qu'il fit un jour à Léon Bloy : «A Léon Bloy, le plus grand sans doute des géologues, le seul en tout cas qui ait posé la question de la vraie «forme» de la Terre, la question de savoir pourquoi elle se nomme l'Escabeau des Pieds du Seigneur». Il a réuni ses idées scientifiques et religieuses dans une suite de trois ouvrages : A la gloire de la terre; La joie de connaître; La vocation du savant, parus dans la collection «Bibliothèque française de Philosophie », dirigée par Maritain.
VAN DER MEER de Walcheren Pierre
1880-1970
Écrivain néerlandais.
Nietzschéen et révolutionnaire, comme de raison, c'est à la Maison du Peuple de Bruxelles qu'il devait rencontrer sa femme (Christine)... A vingt ans, ayant achevé ses études à l'Université d'Amsterdam et passé la «licence en philologie classique», il quitte la Hollande... visite Munich, Bayreuth, Vienne. En 1901, premier séjour à Paris, où il écrit son premier roman, Jong Leven (Jeunes Vies). Marié en 1902, il se fixe à Uccle, en Belgique, et essaie de vivre de sa plume, fonde des revues, écrit des nouvelles et des romans. Converti au catholicisme, il a, six ans plus tôt, un parcours semblable à Jacques et Raïssa : rencontre Léon Bloy, reçoit le baptême avec son fils Pierre-Léon en 1911; Bloy est son parrain. A la fin de la guerre de 14, il s'installe à Oosterhout, dans le Brabant, pour vivre près de l'abbaye bénédictine, fondation de Solesmes, dont sa femme et lui sont oblats. Il écrit le récit de sa conversion, Journal d'un Converti. En 1921, nommé rédacteur du journal Nieuwe Eeuw, habite Helmond, puis Amsterdam, où il dirige la revue Opgang. Très éprouvés par la mort de leurs deux fils, Pierre et Christine décident librement d'entrer en clôture. Ils devaient se retrouver après une longue retraite. Installés à Paris, Pierre se remet au travail, prenant la direction des éditions Desclée De Brouwer. Après la mort de son épouse, entre à l'abbaye Saint-Paul d'Oosterhout.