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Jean-Louis Burc

 

photographe du Lot-et-Garonne

a exposé au Château d'Eau de Toulouse

en 1996 

 

   Avec Jean-Louis Burc, la photographie accède sans détour au statut d'œuvre d'esprit.

Pour atteindre ces hauteurs, il faut l'humilité du consentement :

Consentement à l'être concret des choses contingentes, dans la plénitude de leur existence.

Consentement aux choses en tant qu'elles éveillent au cœur du poète une émotion créatrice ou poétique. Le consentement, attitude intérieure à la fois simple et naturelle, facilite le dé-voilage plus ou moins lent et progressif des réalités spirituelles  (consentir, étymologiquement, veut dire "sentir avec").

Les images photographiques de Jean-Louis Burc réalisent par le mystérieux clair-obscur du noir et blanc, la différence entre poésie photographique et poésie écrite.

Cette différence s'exprime à deux niveaux de notre relation au monde angélique :

Le temps angélique (aevum), propre à toute expression poétique, est un temps discret, composé d'instants qui durent. Il est parfaitement signifié par la récurrence, dans l'œuvre de Jean-Louis Burc, du thème de la rivière.

Seuls les photographes ont ce privilège (mais à quel prix!), de pouvoir atteindre à une certaine similitude du langage des anges, ou du langage parfait, exprimant d'un même souffle le soi et les choses tout ensemble.

Nous sommes là aux antipodes de l'angélisme qui consiste à se déconnecter de la réalité en se prenant pour un  ange.

L'hypersensibilité à l'univers des formes séparées, comme les appelaient les médiévaux, requiert au contraire une présence aigüe et une attention soutenue au réel, un réalisme sans complaisance.

Jean-Louis Burc marche ainsi sur les traces de Pierre de Fenoÿl, pour qui "le photographe est un medium. Au sens latin, celui qui est au milieu. Il est entre le Ciel et la Terre, comme le petit oiseau de la photo. On peut dire du photographe qu'il sonde l'imprévisible en errant à égale distance de l'artiste (qui pratique un art, qui a le goût du beau), du sourcier (qui possède le don de découvrir des sources souterraines), du médium enfin (qui sert d'intermédiaire entre les hommes et les esprits)".

 

Frédéric Ripoll

 

 

En 1827, Nicéphore Niépce mettait au monde la première Photographie. Voilà donc bientôt 200 ans que ce "New Agent" (nouvel agent - dixit Lady Eastlake) ne cesse de "déplatoniser notre conception de la Réalité" (Susan Sontag), et nous n'en avons même pas conscience. En effet, prendre des photos ou des vidéos est devenu pour nous une deuxième nature mais on ne sait toujours pas ce qu'on fait car on ignore ce qu'est la Photograpie "en soi", son ONTOLOGIE.

 

Dans le cadre du jubilé Jacques Maritain - 50ème anniversaire de la mort du philosophe thomiste à Toulouse - les frères carmes ont organisé un cycle de 5 conférences et m'ont invité à partager ma réflexion sur la Photographie.

 

Dans cette ultime conférence, dernière mise au point à la fois rétrospective et introspective avant (je l'espère) publication du fruit de cette recherche qui a trop duré, j'essaie de vous expliquer les enjeux d'une ontologie photographique en ce début de XXIème siècle où tous les fantasmes semblent s'être donné rendez-vous, et vous démontrer comment la Photographie est venue brutalement au XIXème siècle piéger la pensée moderne d'origine cartésienne.

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